Cette nouvelle série de sculptures de Geneviève Dagenais raconte la fluidité du corps en mouvement, évoque la rencontre de ses membres, entre eux et avec l’espace.

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À partir de la vidéo d’une exploration corporelle performative qu’elle avait elle-même effectuée et enregistrée, Dagenais a d’abord étudié ses mouvements, portant une attention particulière aux contacts entre ses mains et ses bras, à leur relation, ainsi qu’aux espaces négatifs générés par leurs interactions. Cela fait, elle a extrait de la vidéo une série d’arrêts sur images, saisissant des instants d’enchevêtrements lors desquels ses membres entremêlés suggèrent des formes nouvelles. Telles des ombres portées, ces images planes ont ensuite été transformées par un processus ingénieux : après les avoir utilisées pour jeter les bases de patrons de tissus, l’artiste en a fait des moules textiles, sortes de vêtements maintenant aptes à accueillir une coulée d’argile. Ainsi, elle est parvenue à créer des formes mi-organiques mi-humaines, échos désormais statiques de mouvements suspendus, figés dans le temps.

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Comme la chair marquée par les cicatrices qui l’ont forgée au fil du temps, les sculptures nées du processus de Dagenais gardent les empreintes des coutures et des plis du tissu. Plutôt que de chercher à les dissimuler, l’artiste met en relief ces témoins du processus de transformation de la matière, honorant la mémoire du corps, l’héritage des épreuves qui l’ont modelé.

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Alliant le travail minutieux du textile pour créer le moule à l’intensité de la cuisson à haute température afin de rendre solide une matière malléable – l’argile –, l’artiste transforme la furtivité du mouvement corporel en un objet tangible, immuable. Les œuvres de Dagenais explorent habilement les intersections de concepts opposés, de la rigidité à la souplesse et de la permanence à l’éphémère.

 

Gabrielle Bouchard, commissaire